14 février / 14 mars 2021
Ces soixante-dix-huit « pseudo haïkus » reprennent la forme et une partie de l’esprit de ce ces courts poèmes (Un haïku(俳句, haiku) est un poème extrêmement bref, célébrant l’évanescence des choses et les sensations qu’elle suscite.[…] sous la forme d’un tercet de trois vers de 5, 7 et 5 syllabes. [source: Wikipedia].) traditionnels japonais en traitant de sujets plus contemporains pourrait-on dire, souvent plus « urbains » voire « politisés » aussi, avec certaines fois même un narrateur explicite, et sans kigo (référence aux saisons / à la nature) la plupart du temps contrairement à la tradition (d’où le titre…).
Certains pourraient peut-être se rapprocher plus des senryù ? Quoi qu’il en soit ce sont toutes ces différences qui m’ont inspiré le titre de ce livret. Non ce ne sont pas des haïkus pour la plupart et à mon sens la catégorie, la case dans laquelle les ranger, importe peu. J’ai juste écrit ça pour me sortir de ma zone de confort habituelle et pour le dépaysement…
De même, l’ordre est simplement celui dans lequel ces textes ont été écrits. Donc les plus disciplinés et académiques d’entre vous pourront lire l’ensemble et en conclure de fausses affirmations sur l’évolution de ma plume au fil du temps tandis que les lecteurs et lectrices les plus « brouillons » ou « libres » (dont je ferais sans doute partie😉) sont autorisés à commencer par la fin ou bien à prendre de temps en temps une page au hasard pour y grapiller quelques mots qui leur font echo…
Bonne lecture !
No, this page is not
So unintentionally
Left blank, paper white
I’m definitely
Not the man you think I am
Not better – just different.
Même si ce système
N’est rien d’autre qu’une vaste farce
Jouons comme des mômes !
La blanche lassitude
Face à l’enfermement vain
Pèse plus qu’une Terre
Au pays des rêves
Je voudrais tant la rejoindre
Alice est partie
Comme si, tout à coup,
Toi le flibustier raté
Tu savais écrire…
La planète respire
Enfin plutôt elle essaie
Trop tard ! Elle expire…
le reste, après rien
ces cendres qui ne riment qu’au vide
descendre au sommet
Sur la pointe des œufs
Nous marchons sans aucun bruit
Oups! Une coquille casse !
Et si la nature
Redevenant rouge orangé
Rêvait du printemps ?
Il fût un temps où
Rien de tout ça ne comptait
L’essentiel est là
Creuser sans but
Pour écrire des mots imbus
Et charrier des plaies
La lune verte s’éteint
Mais que va t-on avaler
En guise de culture ?
Statique sur l’ écran
Et le cerveau immobile…
L’instruction moderne ?
Un pomme trop mûre tombe
m’a-t-on promis dans un champ
Gravitationnel
Changeons d’ère, d’air, vite !
On s’étouffe tant les vices pleuvent
Sur la Terre aride
Du dernier idiot
il ne reste même qu’une seule trace
C’est l’humanité
Tant perdu ici
Ou ailleurs ce temps si cher..
Mais rattrapons-le !
Fil du sablier
Fin comme une lame acérée
Brute impitoyable
J’écris tant et trop
Que les mots se mêlent et pleurent
Naïfs et si vides
Les rêves se construisent
À force d’imagination
Et d’acharnement
Nous étions tribus
Puis individus voraces
Depuis nous sommes seuls
La nuit noire s’étend
Comme partout le silence dort
Sans un sou je crève
Vieux crabe aux pinces pourpres
Despote aux ficelles fatiguées…
La démocratie ?
Ces désillusions ?
Vibrons tous à l’unisson
Nous en serons grandis !
Là où j’ai échoué
Il y a tellement de pages blanches
Ou pire : griffonnées
On est si dociles …
Chèvres, Moutons, Consommateurs
Vive le soleil vert !
Tu vogues sur la houle
Au gré d’alizés porteurs
Et puis … El Niño…
Je sens le soleil
Doux flirter avec ma peau
M’envahir entier
Une vie quelque part
A choisi de nous snober
Elle a bien raison
Juste en diagonale
Fou imprudent à biaiser
Échec et mat. Point.
Comme un glaçon mué
En air pur… sublimation
Pour finir en flaque
Immense fourmilière
Peuplée d’animaux si bêtes
Place de la Bastille
Points de suspension
Tout au long de la ligne verte
Le téléphone sonne
Gobez l’illusion
Vous le faites avec panache
Croyez-le c’est déjà ça…
Les failles indigestes
de ces systèmes omnivores
tous nous assomment, toutes
Quoi qu’en dise l’idiot
On reste utile aux autres, donc
Rien n’est impossible
Démocrates modernes
Disciples maladroits de Bernays
Obscurs dictateurs
Début compliqué
Après dix ans sur des bancs sales
Je panse donc je suis
Tu es là, tout près
Peau contre peau, je somnole
Mes sens t’appartiennent
Tu croyais pouvoir
M’attraper dans tes filets ?…
Déjà oubliée !
Assumons nos peurs
Nos terreurs blotties au fond …
Serre-moi contre toi !
Un non-sens flagrant
Interdit, suspicieux, flou
Attend le bus
Une abeille perdue
Cherchait en vain sa vieille ruche
En terres brûlées
Le philosophe myope
Dépeint si bien l’existence
Qu’il ne la vit pas
Peu à peu l’humain
A force de progrès, moderne !
Détruit sa maison …
Ces substances paraissent
Paradis tellement elles « t’aiment »
Additions, descentes …
Peu importe l’âge
Tous confrontés aux mêmes peurs
Le remède : agir
Comme la vie est simple
Lorsqu’on laisse juste chaque instant
Reprendre sa vraie place
Impossible et fou,
Utopique et impensable ?
Dis… On commence quand ?
Les tempêtes s’enchaînent
Aucune issue de secours
Reste l’espoir : un Ami
L’ère s’achève en vain
Et je ne crois plus en rien
Sauf en toi, tu sais
Enfant j’avais vu
L’école comme apprentissage
Mais non : formatage
Une douce mélodie
Flotte comme venant de nulle part
Tes doigts sur les touches
Lentement elle avance
Enfin elle est bonne actrice
Notre démocratie
Ils discutaient, calmes
Et vivaient l’instant, sereins ..
La bombe explosa.
Quoi qu’on fasse on perdra
Cette course aux « progrès » sans fin …
La nature gagnera.
A tous deux, un message
Brune et blond, mes « petits loups » …
Vous êtes toute ma vie !
Arc-en-ciel surprise
Juste au dessus du village.
Et ils arrivèrent …
Seuls sur cet îlot
Tous les deux abandonnés …
Enfer, Paradis ?
Trente-sept jours sur l’eau
Soleil de plomb, vents froids, pluies
Réfugié d’ailleurs
Mosaïque de temps
Pavage d’instants surréels
Toute une vie rêvée
Des orages te blesseront
Bien des tornades, mais non
N’abandonne jamais !
Quoi qu’on consommera
Vous nous direz qu’il nous manque
Encore l’indispensable
Hachuré de toutes parts
Rythmé de bandes noires et blanches
J’avance comme un zèbre
Au-delà du vide
Malgré tout ce que tu penses
Il n’y aura plus rien
Juste entre les notes
Vient se tapir l’essentiel
Le silence errant.
Puisque c’est le mot d’ordre
De notre intelligentsia
Avançons masqués
Douce, pâle, et fiévreuse
Laisse-moi t’aimer pleinement à vie
Avant qu’elle t’emporte
Une lettre, quelques mots,
Suffit pour planter, Alice,
Un coup de poignard
Qu’avons nous appris
De l’Histoire, de nos erreurs ..
Sinon bégayer ?
Encore du béton
Sur les champs de blé, les haies
Leur vengeance viendra
Éthanols, opium …
Ces remèdes aux souvenirs
Qui collent à la peau
Fenêtres grandes ouvertes
J’écoute le chant des oiseaux
Qui se moquent de nous
Je perds la mémoire…
Est-ce-que c’est grave, cher docteur ?
Seize gigaoctets ?
Des vers quelconques rampent
Jusqu’à mon crâne fatigué
Ma plume les fixera
Once upon a time
There was a graceful princess
She was homeless
Beneath this blue sky
So many stars, supernovaes
The whole universe